mardi 10 septembre 2013

Un professeur jugé pour l’agression à l’acide d’un proviseur au Nigeria

Un professeur de philosophie comparaît depuis lundi matin devant les assises de l’Yonne, accusé d’avoir commandité l’agression à l’acide en 2010 du proviseur du lycée français de Lagos (Nigeria) avec qui il était en conflit, ce qu’il nie.

Originaire de Roubaix (Nord), Slimane Salhi, 41 ans, est accusé de «complicité» de violences volontaires aggravées.

Le 19 novembre 2010, vers 16H45, un inconnu se présente au lycée français Louis-Pasteur de Lagos. Il jette alors un verre d’acide au visage du proviseur de l’établissement, avant de prendre la fuite.

Brûlée sur la moitié du visage, la victime, originaire de l’Yonne et rapatriée en France pour y subir des soins, perdra l’usage d’un oeil après cette agression.

Une enquête est ouverte et les soupçons se portent sur Slimane Salhi, professeur de français et de philosophie, en conflit avec une partie du personnel de l’établissement.

Cet homme corpulent, à la personnalité complexe, roulait sans autorisation avec des plaques d’immatriculation diplomatiques et prêtait de l’argent à des collègues.

Selon l’accusation, la volonté du proviseur de ne pas reconduire son contrat constituerait le mobile de cette agression, commanditée pour 50.000 nairas (soit 250 euros) par l’enseignant à un Nigérian. Ce dernier n’a pas pu être identifié.

Cinq jours avant l’agression, M. Salhi avait jeté de l’acide sur les pneus de la voiture du proviseur. «Une blague de potache», a assuré le professeur au premier jour de son procès, affirmant n’avoir «aucune animosité» envers la victime.

«Ce dossier est vide, il n’y a pas eu d’investigation, aucune enquête, rien», a dénoncé l’avocat de la défense, Me Franck Berton. «Il y a seulement une confidence», a-t-il poursuivi.

L’accusation porte notamment sur le témoignage d’une ancienne collègue de l’accusé, selon laquelle ce dernier lui aurait confié quelques jours après les faits avoir fait «une connerie» et que l’acide devait toucher uniquement les jambes de la victime. Au cours de l’instruction, le professeur a réfuté avoir tenu de tels propos.

L’avocat de la victime, Me Stéphane Maître, a défendu pour sa part un procès qui repose sur «deux ans d’instruction avec une batterie de témoignages, qui tissent une toile autour de M. Salhi».

Le verdict est attendu vendredi.

AFP

Source : Un professeur jugé pour l’agression à l’acide d’un proviseur au Nigeria

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