Un
professeur de philosophie comparaît depuis lundi matin devant les
assises de l’Yonne, accusé d’avoir commandité l’agression à l’acide en
2010 du proviseur du lycée français de Lagos (Nigeria) avec qui il était
en conflit, ce qu’il nie.
Originaire de Roubaix (Nord), Slimane Salhi, 41 ans, est accusé de «complicité» de violences volontaires aggravées.
Le
19 novembre 2010, vers 16H45, un inconnu se présente au lycée français
Louis-Pasteur de Lagos. Il jette alors un verre d’acide au visage du
proviseur de l’établissement, avant de prendre la fuite.
Brûlée
sur la moitié du visage, la victime, originaire de l’Yonne et rapatriée
en France pour y subir des soins, perdra l’usage d’un oeil après cette
agression.
Une enquête est ouverte et les soupçons se
portent sur Slimane Salhi, professeur de français et de philosophie, en
conflit avec une partie du personnel de l’établissement.
Cet
homme corpulent, à la personnalité complexe, roulait sans autorisation
avec des plaques d’immatriculation diplomatiques et prêtait de l’argent à
des collègues.
Selon l’accusation, la volonté du
proviseur de ne pas reconduire son contrat constituerait le mobile de
cette agression, commanditée pour 50.000 nairas (soit 250 euros) par
l’enseignant à un Nigérian. Ce dernier n’a pas pu être identifié.
Cinq
jours avant l’agression, M. Salhi avait jeté de l’acide sur les pneus
de la voiture du proviseur. «Une blague de potache», a assuré le
professeur au premier jour de son procès, affirmant n’avoir «aucune
animosité» envers la victime.
«Ce dossier est vide, il
n’y a pas eu d’investigation, aucune enquête, rien», a dénoncé l’avocat
de la défense, Me Franck Berton. «Il y a seulement une confidence»,
a-t-il poursuivi.
L’accusation porte notamment sur le
témoignage d’une ancienne collègue de l’accusé, selon laquelle ce
dernier lui aurait confié quelques jours après les faits avoir fait «une
connerie» et que l’acide devait toucher uniquement les jambes de la
victime. Au cours de l’instruction, le professeur a réfuté avoir tenu de
tels propos.
L’avocat de la victime, Me Stéphane
Maître, a défendu pour sa part un procès qui repose sur «deux ans
d’instruction avec une batterie de témoignages, qui tissent une toile
autour de M. Salhi».
Le verdict est attendu vendredi.
AFP
Source : Un professeur jugé pour l’agression à l’acide d’un proviseur au Nigeria
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