jeudi 3 octobre 2013

La Gambie se retire du Commonwealth

Le gouvernement de Gambie a annoncé mercredi 2 octobre au soir le retrait de ce pays du Commonwealth, organisation anglophone, avec effet immédiat, sans fournir d'explication.

"Le gouvernement se retire du Commonwealth en tant que membre et décide que la Gambie ne sera jamais membre d'une institution néo-coloniale, et ne fera jamais partie d'une institution qui représente un prolongement du colonialisme", affirme-t-il dans ce communiqué, précisant que la décision est prise "avec effet immédiat".
Porté au pouvoir par un coup d'Etat en 1994, élu en 1996 et réélu trois fois (2001, 2006, 2011), le président Yahya Jammeh règne en maître sur la Gambie, petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal, à l'exception de sa façade maritime. Il a fait adopter en 2002 un amendement constitutionnel supprimant la limite du nombre de mandats. Son régime est régulièrement critiqué par des défenseurs des droits de l'homme pour des violations des libertés.

En 2012, Yahya Jammeh avait suscité un tollé international en affirmant, le 19 août, que tous les condamnés seraient exécutés avant la mi-septembre, et en faisant fusiller neuf personnes une semaine plus tard. Il a régulièrement affirmé qu'il ne cèderait pas aux pressions extérieures, et a souvent critiqué la communauté internationale. Il a régulièrement dénoncé des pays occidentaux qui, selon lui, conditionnent leur aide à la Gambie aux droits des homosexuels.
"Si vous voulez nous donner de l'aide pour que nous mariions les hommes avec les hommes et les femmes avec les femmes, abandonnez. Nous n'avons pas besoin de votre aide car aussi longtemps que je serai président de la Gambie, vous ne verrez jamais cela arriver dans ce pays", avait-il dit dans une déclaration au Parlement le 21 avril 2012.
"Quelquefois, vous entendez beaucoup de tapage sur les lois de notre pays ou sur mes déclarations, laissez-moi très clairement vous dire que vous ne m'achèterez pas pour effectuer un acte diabolique et impie", avait-il ajouté. Il s'exprimait en présence notamment des ambassadeurs de Grande-Bretagne et des Etats-Unis et quelques semaines après l'inculpation d'une vingtaine d'hommes pour homosexualité.
Yahya Jammeh s'était aussi énervé lorsque, en décembre 2012, l'Union européenne avait exhorté la Gambie à abolir la peine de mort, rouvrir des médias fermés généralement pour avoir critiqué le pouvoir et d'autoriser des diplomates étrangers à accéder aux prisons du pays. M. Jammeh avait estimé que ces recommandations de l'UE étaient "une insulte", et que son pays, "en tant qu'Etat souverain, (...) ne modifiera pas ses lois parce que l'UE veut que cela soit fait".

Source : La Gambie se retire du Commonwealth

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire