vendredi 8 juin 2012

Quatorze ans de la mort de l'ancien chef d'Etat nigérian général Sani Abacha !

Le tout-puissant général-président du Nigeria, Sani Abacha, né le 20 septembre 1943, à Kano, est décédé le 8 juin 1998 d'une crise cardiaque, âgé 54 ans. 

En novembre 1993, Abacha se proclame chef de l’État, après avoir renversé, sans violence, le gouvernement civil d'Ernest Shonekan, mis en place par l'administration militaire du général Ibrahim Babangida, il a supprimé toutes les institutions démocratiques et remplacé de nombreux fonctionnaires civils par des chefs militaires. Il a nommé un Conseil de gouvernement provisoire constitué essentiellement de généraux et de fonctionnaires de police, qui devait superviser un Conseil exécutif fédéral, constitué de civils en vue.

En juin, Abiola s'est proclamé président et il a été arrêté pour trahison. Les troubles se sont intensifiés, particulièrement à Lagos, et les ouvriers du secteur pétrolier ont déclenché une grève pour obtenir la libération d’Abiola. Grèves et désobéissance civile ont paralysé le sud, tandis que le nord, fief des militaires, a montré sa désaffection pour le régime.

En 1995, la pendaison de l'écrivain Ken Saro Wiwa et de huit autres militants ogoni opposés à la politique pétrolière menée dans la région, est dénoncée par le prix Nobel de littérature Wole Soyinka, entraînant l'isolement diplomatique du Nigeria. Alors que le pays sombre dans la misère et la corruption, Abacha est mort, le 8 juin 1998, d'une crise cardiaque, décès suivi, un mois plus tard, en prison, de celui d'Abiola. Le général Abdulsalami Abubakar, qui a succédé à Abacha, s'est engagé alors à remettre le pouvoir en 1999 à un régime démocratiquement élu.

Le Nigeria avait adressé en 1999 aux autorités judiciaires suisses une commission rogatoire internationale visant à récupérer les 2,2 milliards de dollars que Sani Abacha, avait détourné alors qu'il était au pouvoir.

En Suisse, quelque 700 millions de dollars au total ont été bloqués depuis 1999 avant d'être restitués par tranches au Nigeria, selon un accord conclu entre les deux pays.

Le clan Abacha a utilisé tous les moyens imaginables pour vider les caisses du Nigeria. Les méthodes allaient du simple pillage de la Banque Centrale du Nigeria, avec la livraison à domicile de palettes entières de billets de banque, à des opérations plus sophistiquées lors de l'attribution de marchés publics.

Le fils de Sani Abacha, Abba Abacha, 41 ans, avait été déclaré coupable, devant la justice suisse en mai 2010, de participation à une organisation criminelle et d'avoir ouvert sous de fausses identités plus de 30 comptes bancaires en Suisse, au Luxembourg, au Liechtenstein et aux Bahamas afin d'y déposer l'argent détourné des caisses publiques du Nigeria par son père Sani Abacha, la famille du dictateur et ses proches entre 1993 et 1998. Les juges genevois l'avaient condamné à une peine de prison avec sursis et avait ordonné la confiscation de 350 millions de dollars (236 millions d'euros). Cette somme avait été saisie grâce à l'entraide pénale internationale au Luxembourg et aux Bahamas en 1999.

Dix ans après sa mort subite, l’ancien président nigérian le général Sani Abacha a été blanchi par ses amis des accusations de détournement des deniers publics par trois anciens chefs militaires : les généraux Muhammad Buhari, Ibrahim Badamasi Babangida et Abdusalami Abubakar. Lors d’une séance de prières à la résidence de la famille d’Abacha, à Kano, en souvenir du défunt.

Malgré la restitution au Nigeria, par Berne, de fonds importants de l’ancien chef de l’État qui étaient bloqués en Suisse, le général Ibrahim Babangida a déclaré que les accusations contre Abacha étaient « sans fondement ». Et le général Buhari d’ajouter que « lorsque le général Sani Abacha a pris le pouvoir en 1993, il a posé quatre grands actes qui feront que les Nigérians continueront à se souvenir de lui : il a eu l’idée d’intégrer les gouverneurs des États au Conseil national de l’État, il a mis sur pied le Tribunal des banques à problèmes et il a institué le Fonds spécial du pétrole, dont tous les Nigérians ont été bénéficiaires de ses actions. » À titre d’illustrations, Buhari a cité des centaines de kilomètres de routes qui ont été construits dans tout le pays ainsi que la santé et l’éducation qui ont été améliorées.

L’ancien président Babangida a rappelé que le programme économique de l’actuel gouvernement dénommée Vision 2020 est tout simplement une copie de la Vision 2010 initiée par Abacha : « Abacha était un leader prudent qui assuré la stabilité économique dans le pays au cours de son règne. Pendant le régime Abacha, la parité dollar - naira était de 1 à 80. Il y avait la stabilité des prix des produits alimentaires, il n’y avait pas de fluctuations ». Le général Abdulssalami Abubakar successeur d’Abacha, a, pour sa part, déclaré : « Il est tout à fait regrettable et injuste d’accuser la famille de Sani Abacha pour pillage des fonds publics Abacha . » Et de poser cette question sur le butin des Abacha qui aurait été récupéré par le régime Obasanjo : « Où sont ces fonds ? Est-ce qu’ils vous ont jamais montré un chèque ou de l’argent en espèces ? Abacha était comme Churchill qui doit être vénéré au lieu d’être fustigé. Abacha était un saint. »e cardiaque, décès suivi, un mois plus tard, en prison, de celui d'Abiola. Le général Abdulsalami Abubakar, qui a succédé à Abacha, s'engage alors à remettre le pouvoir en 1999 à un régime démocratiquement élu.


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