dimanche 13 avril 2014

Yusuf Onimisi libéré après 11 jours de détention

Un homme qui avait été arrêté pour avoir publié sur Twitter des photos d'une tentative d'évasion meurtrière de prisonniers des quartiers généraux des services de renseignements a été libéré, ont annoncé samedi son frère et un ami.

Yusuf Sikaya Onimisi, 32 ans, qui travaille pour la compagnie nationale d'électrité, avait été arrêté et tenu au secret depuis le 30 mars, sa famille n'ayant aucune nouvelle.
Je confirme que mon frère a été relâché. Je lui ai parlé tout à l'heure et notre mère est avec lui à Abuja, a déclaré Sanusi Onimisi à l'AFP par téléphone, depuis la ville de Kano (nord). 
Je remercie tous les Nigérians, les médias et les organisations de défense des droits de l'Homme dans et hors du pays qui se sont mobilisés pour la libération de mon frère, a-t-il ajouté.
La nouvelle avait été annoncée plus tôt dans la journée par Franck Edohor, un ami de la famille. Mais ni Sanusi Onimisi, ni Franck Edohor n'ont pu donner de détails concernant cette libération.
Tout ce que je peux dire est qu'il a été libéré par ceux qui l'ont arrêté, détenu et tenu au secret pendant plus de 11 jours. Je n'ai pas vraiment dormi depuis son arrestation, a indiqué Sanusi Onimisi.
Amnesty International s'était inquiété vendredi du sort de M. Onimisi, sommant les autorités nigérianes de donner des nouvelles à son sujet.

Le 30 mars, des prisonniers avaient tenté de s'évader du quartier général des services de renseignements intérieurs (DSS) à Abuja, la capitale nigériane. Une fusillade avait alors éclaté, coûtant la vie à 21 prisonniers. Ils ont été abattus par des membres du DSS, a reconnu ce dernier sans expliquer pourquoi.

M. Onimisi travaillait dans l'enceinte de la présidence nigériane, à proximité du siège du DSS, le jour de la tentative d'évasion, et avait pris des photos de la scène qu'il avait ensuite publiées sur Twitter, en les accompagnant de commentaires flatteurs pour les forces de l'ordre.

Selon des collègues de M. Onimisi et sa famille, il avait été arrêté le même jour pour avoir pris ces photos.

Contactée à propos de M. Onimisi, la porte-parole du DSS, Marylin Ogar, n'a jamais répondu aux appels de l'AFP.

Les forces de l'ordre nigérianes ont souvent invoqué la sécurité intérieure pour justifier des arrestations sommaires ou des intimidations.

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